Aller au contenu

Théodore Mayi-Matip

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Théodore Mayi Matip
Fonctions
Membre de l'Union des populations du Cameroun
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Éséka, département du Nyong-et-Kéllé
Date de décès
Lieu de décès Éséka
Nationalité Camerounaise
Parti politique Union des populations du Cameroun (UPC)
Entourage Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié, Abel Kingué
Profession Policier,
syndicaliste

Théodore Mayi-Matip

Théodore Mayi Matip est une personnalité politique camerounaise, né le à Éséka, dans l'ancien Cameroun français. Il a été vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun pendant la présidence d'Ahmadou Ahidjo, de 1960 à 1982. Membre du parti d'opposition de l'Union des populations du Cameroun (UPC), il était proche du premier dirigeant de ce parti, Ruben Um Nyobè.

Enfance et débuts en politique[modifier | modifier le code]

Théodore Mayi Matip serait né en 1928 ou en 1917. Il est le fils d'un chef traditionnel dans la commune d'Éséka[1], au Cameroun. Il effectue ses études primaires à l'école primaire supérieure de Foulassi, dans la région du Centre du Cameroun[2]. Par la suite, il devient secrétaire à la police. Il adhère à la Jeunesse démocratique du Cameroun (JDC), un mouvement proche du principal parti d'opposition de l'époque coloniale, l'Union des populations du Cameroun (UPC). Selon certaines sources, il aurait également exercé la fonction de journaliste[1]. Malgré l'opposition de plusieurs militants de la JDC, qui le considéraient comme un soutien de l'administration coloniale[réf. nécessaire], il devient proche du leader de l'UPC, Ruben Um Nyobè[2]. Il rejoint ensuite le Rassemblement démocratique africain (RDA) et en 1949, fait partie de la délégation camerounaise lors du congrès de l'Organisation des Nations unies (ONU). À la suite de la répression du , qui a fait de nombreuses victimes parmi les membres de l'UPC, il se joint à ses camarades dans la lutte clandestine appelée « maquis »[3].

Décès de Um Nyobè[modifier | modifier le code]

En septembre 1958, après de nombreux guet-apens contre Ruben Um Nyobè, le poste de commandement de l'UPC est localisé. Informé par ses éclaireurs, il s'enfuit accompagné de quelques militants, dont Mayi Matip[4], mais est rattrapé et abattu par l'armée coloniale[5] près de Libelingoï[6].

Le rôle joué par Théodore Mayi Matip dans la mort du leader politique reste pour le moins ambigu. En effet des interrogations persistes, notamment le fait qu'il soit l'un des rares survivants de ce massacre[7],[8]. Une version envisage qu'il se soit rendu de son plein gré aux autorités coloniales après le décès de Ruben Um Nyobè[9]. Ses prises de positions politique et son ralliement au parti au pouvoir alimentent les soupçons sur le rôle qu'il a pu jouer[2], ce qui a provoqué une rupture avec plusieurs militants exilés, notamment Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié, et Abel Kingué. Augustin Frédéric Kodock l'a finalement rendu complice de la mort de son chef[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Munzinger-Archiv GmbH, Ravensburg, « Théodore Mayi Matip - Munzinger Biographie », sur www.munzinger.de (consulté le )
  2. a b et c « Cameroon-Info.Net :: Cameroun-Info.Net: Le Portail du Cameroun », sur www.cameroon-info.net (consulté le )
  3. Achille Mbembe, La naissance du maquis dans le Sud-Cameroun, 1920-1960 : histoire des usages de la raison en colonie, Karthala, Paris, 1996, p. 380 (ISBN 2-86537-600-1)
  4. « Bonaberi.com : A la découverte de Ruben Um Nyobé » (consulté le )
  5. « La guerre du Cameroun : Un long chemin vers la reconnaissance », sur lepoint.fr, (consulté le )
  6. « Il y a soixante ans, le Cameroun français assassinait Ruben Um Nyobè » (consulté le )
  7. http://www.cinquantenaires-cameroun.org/fr/documents/Les-principaux-acteurs-de-l-histoire-du-Cameroun.pdf p.3
  8. a et b « Mayi Matip: l’immortel l’a emporté », sur www.cameroon-info.net, (consulté le )
  9. Achille Mbembe, « Le réveil du Cameroun. Pouvoir des morts et langage des vivants : Les errances de la mémoire nationaliste au Cameroun », Politique africaine, no 22,‎ , p. 66 (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Théodore Mayi Matip, L´Univers de la Parole, Editions Clé, 1983, 106 p.
  • Alain Claude Ngouem, Théodore Mayi Matip : Initié pour la Patrie, DÉDÉ, 2017, 200 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]